UNE URGENCE ? PRENEZ VOTRE MAL EN PATIENCE.
Les faits se déroulent quelques jours seulement après un reportage diffusé sur une chaîne publique française et traitant du service des urgences à l'hôpital de la ville de Villepinte, Seine-Saint-Denis. En voyant ça, on serait presque heureux d'habiter à proximité.
Son nom est sans importance. Il a à peine 4 semaines et le voilà pris en grippe par un microbe. 40°C de fièvre. Les parents s'affolent. Une seule issue : direction les urgences de l'hôpital le plus proche : le CHU de Villepinte...
Minuit trente : arrivée aux urgences, plus de deux heures d'attente au milieu de mouchoirs usagés et de récipients contenant du vomi... Ben oui, nous sommes dans un hôpital...!
3 heures du matin : l'enfant est pris en charge par une équipe de professionnels.
4 heures trente : fin des examens. Un brancardier est attendu pour emmener le petit au service pédiatrie.
5 heures : ... mais où est donc le brancardier...?
5 heures trente : ... ça commence à faire long pour le bébé, qui s'endort dans cette salle où s'entremêlent odeurs de vomi et parfums de pansements imbibés d'alcool.
6 heures du matin : arrivée du brancardier, sans brancard, ça va de soi. Il servira de "guide" aux parents "déboussolés". Il ouvre la marche pour le service pédiatrie - service indiqué dans tout l'hôpital par des panneaux "pédiatrie". On lui dit merci. Merci aussi à la coordination des services, qui a fait un excellent travail de non transmission des renseignements...Il aura fallu 20 minutes aux parents pour expliquer les raisons de leur présence dans le service.
Quelques questions mais d'abord "vous avez une mutuelle?".
6 heures vingt : l'enfant et sa maman sont emmenés dans la "chambre". Pas de lit mais un fauteuil convertible. Plus de place. Cela dit en passant, ce n'est pas la maman qui est hospitalisée. En guise de draps, des pans de tissu usés et sales. Vous croyez vraiment que ce n'est "que" du sang lavé qui entâche le drap ? Alors regardez-y à deux fois.
Incroyable ? J'ai eu du mal au début. Des excréments désséchés ? on dirait bien. Dans le doute, on ne dira rien. On pourra toujours nous raconter que c'est de la Bétadine... eh bien elle était plutôt épaisse celle-là.
La déco ? Au sol, des miettes, des mouchoirs, des tâches de café. Ca s'en va mais pour ça, il faut nettoyer.
6 heures trente : une ASH (comprenez agent des services hospitaliers) arrive pour enfin faire ce ménage tant attendu. L'art et la manière : elle fait un tour sur elle-même avec un balai dans les mains. Terminé !
La grand-mère du bébé, présente à ce moment-là, cherche désespérément un agent plus respectueux des règles d'hygiène.
"Je n'ai pas le droit, ce n'est pas mon secteur" lui répond une ASH du couloir d'à-côté. En insistant un peu, la grand-mère obtient que cet agent nettoie vraiment la chambre. Celle-ci aura tout de même bravé l'interdit pour rendre sa propreté à ladite chambre.
La famille a bien voulu me laisser prendre des photos.
Le fauteuil convertible (ça devrait donner un lit) :
Le fauteuil convertible habillé de draps venus tout droit de chez la maman...C'est déjà mieux.
16h30 : arrivée d'une infirmière "le canapé doit être plié". La maman : "oui mais j'ai pas encore dormi depuis hier".
_ "Moi je vous le dis, c'est le règlement. Il faut le plier normalement". Compréhensive, elle acceptera finalement de laisser la maman dormir.
Pour aller à l'hôpital ? Mais il faut vraiment être malade...